La saga des « hommes forts »

La violation flagrante et récidivée de l’intégrité des frontières internationales du ‘Congo – Zaïre’, faut-il le redire a été toutes les fois, et, sans exception effectuée par des armées étrangères d’occupation. Elles ont allégué le prétexte de l’insécurité causée à la minorité raciale blanche, allogène et belge en 1960 (p. G. f.) et à la minorité raciale noire hamite, allogène et rwandaise en 1996 (a. G. f.). Ainsi le congolais était piégé dans le champ de la xénophobie à servir comme détonateur. Ce décor raciste planté devait susciter à l’extérieur des alliances des Forces (politiques et militaires s’entend) respectivement blanches (p. G. F.) et noires (a. G. f.), en Europe et en Afrique, pour camoufler la double provocation historique: l’agenda néocolonial singulièrement interventionniste au Congo. De facto le «droit d’ingérence» décrété justifie l’invasion. Ainsi la raison ‘affairiste’ du plus fort arpente le sentier battu de la triste «mission civilisatrice»: le débarquement des paracommandos des forces alliées de l’OTAN (belges) à E’ville, etc en1960 (p. G. f.) et l’invasion des fantassins des forces alliées de l’AFDL (banyamulenge) – cette ‘multinationale des hamites’ de l‘Est Africain /Océan Indien (la version africaine de NATO) – à Uvira (province de l’ex Kivu) en 1996 etc. (a. G. f.). Ce choix des premiers lieux d’invasion (situés à l’Est) n’est pas innocent. Ce sont les ‘capitales’ des produits stratégiques (cuivre, cobalt, or etc.) appelés à transiter par la Belgique (p .G. f.) et (coltan, cassitérite, or etc.) à transiter par le Rwanda (a. G. f.) pour leur commercialisation en Occident.

Ces invasions armées du genre «missions pacificatrices» s’exercent dans la spoliation des terres et du pouvoir local au profit des métèques. Comme autrefois, ce chaos artistique crée sur le plan social des dégâts collatéraux: la « naturalisation en vrac » des allogènes, les soldats des pays envahisseurs et les mercenaires. Par exemple, les belges naturalisés ‘katangais’ étaient reconnus ‘congolais’ en Belgique et, partant, dans le monde pendant la Guerre froide (1960-1963). Après la Guerre froide intervint la reconnaissance des relais rwandais en tant que des congolais (1996-…). Au gré de la contestation soulevée par l’occupation, ce désordre délibéré fabrique des ‘apatrides’, généralise le cycle de la violence, les guerres à répétition, la destruction de l’Etat, des infrastructures routières, scolaires, sanitaires, administratives. Pire, il provoque la recrudescence du viol et du SIDA usités comme armes de guerre, la délocalisation au Congo des stocks d’armement vétuste et pollueur de l’OTAN et de l’ex Pacte de Varsovie. Toutefois, pendant comme après la Guerre froide, l’inflation et l’instrumentalisation des armées à la solde des leaders fabriqués de toutes pièces, servent de laboratoire pour l’émergence à l’Etat Major Général de l’Armée du Capita National. Ce lapin préparé, à cet effet, est choisi exprès dans la minorité ethno-raciale en vertu de la manipulation des patterns oppositionnels par des barbouzes-conseillers ou coopérants militaires.

En 1960 comme en 1996, la possession avant tout de l’Etat Major Général a été visée en tant que haut lieu stratégique, militaire et du Renseignement. A la faveur de l’action de sape créée au pays par la 5ème colonne des troupes d’invasion, les capitas formés par des experts ès ‘mind control’ (contrôle effectif des cerveaux) de la CIA, de la Sûreté Extérieure Belge récitent par cœur « Le Prince » de Machiavel. Ces « enfants-sans-pères » tirés de la rue comme à l’époque de l’EIC, recrutés aux critères des «indicateurs» coloniaux et selon la manipulation des patterns oppositionnels, recyclés ainsi par des barbouzes à la criminalité froide, subvertissent la démocratie. Ils traquent les résistants, les ‘nationalistes’ confondus exprès aux communistes pendant la Guerre froide: les leaders et hommes d’Etat élus démocratiquement sont enlevés, fusillés, pendus, égorgés, dépecés vivants, incapacités fatalement. Ces victimes, en vertu de la manipulation des patterns oppositionnels, sont des  « bantous » dévorés comme des chèvres au pouvoir par des léopards, c’est-à-dire remplacés à l’imperium t2 (1965 et 2001) par des bourreaux triés et choisis exprès dans des ‘minorités en alliances (politique et militaire) récidivées outre mer, hier semi-hamites autoproclamées ‘bangala ya solo’, aujourd’hui hamites autoproclamées ‘banyamulenge’! Sinistrement illustrés dans des crimes contre leurs compatriotes – opérationnalité des patterns oppositionnels oblige – ces Capitas Nationaux sont, enfin, reconnus et salués par l’«Occident chrétien» comme des « hommes forts ».