Melbourne United Soccer Team est une association sportive des ressortissants de l’Afrique Centrale (les 2 Congo, le Rwanda et le Burundi) qui a rencontré en finale Sunshine United, une équipe soudanaise de Sunshine dans la municipalité de Brimbank. Le brassage des races et des cultures caractérise Melbourne, la ‘ville-star’ à la renommée internationale.
Ici les jeunes conjuguent au quotidien le multiracialisme et le multiculturalisme en une réalité vécue et palpable. L’Etat de Victoria et la Ville de Melbourne encouragent toutes les initiatives des jeunes avec le concours des ONGs en l’occurrence ici African Resource Centre, African Think Tank et Spectrum Migrant Resource Centre. Ils organisent et encadrent leurs activités et leurs multiples loisirs.
Le football appelé ‘soccer’ en est cet exemple frappant. Les immigrés africains et européens en raffolent. C’est pourquoi ce jeu se pratique à toutes les saisons – en salle ou à découvert. Au sein de l’Etat de Victoria, les jeunes organisent des rencontres entre différentes mairies, différentes villes et, par- delà, entre les Etats en Australie.
C’est à travers les activités et les loisirs pratiqués ensemble que les jeunes se découvrent. Ils apprennent à se connaître, à apprécier leurs différences et leurs ressemblances, à se respecter et ainsi à se tolérer et à collaborer étroitement. Dans le cadre de la socio-inclusion, le jeu revêt un caractère éducatif et citoyen par excellence. Ces activités en équipes sont encadrées dès leur commencement jusqu’à la fin. Elles sont couronnées en apothéose par la cérémonie de présentation de la coupe aux vainqueurs dans le fair-play et les meilleurs joueurs sont récompensés au prorata de leurs mérites. A cette occasion, le samedi 11 décembre 2011, Maryland Community Centre a été le rendez-vous d’une grande fête agrémentée par des musiciens tels King Maron et consorts de renommée internationale.
L’immigration Mikili : l’autre face de l’initiation congolaise
Le passage de l’enfance à l’état d’adulte avait lieu, selon la classe d’âge, dans l’initiation. Cette institution éducative, un ‘rite de passage’ se réalisait en trois étapes: ledépart (séparation) du village, l’entrée (voyage risqué) en forêt (initiation proprement dite) et le retour (intégration à fêter) au village. Aujourd’hui cette voie royale d’émancipation par l’acquisition collective du statut social d’adulte est quasi affectée par la modernité. Certes, l’idéal traditionnel inscrit dans le développement du ‘cycle de vie’ demeure: le travail, le mariage et la procréation. Les enfants nés en villes échappent à la communauté d’origine de leurs géniteurs nés et initiés au village. Formés à l’école du blanc, victimes du chômage chronique comme un frein à leur émancipation par exemple, les enfants urbains refusent de vivre aux crochets des parents, souvent âgés et au chômage. Ils « cherchent l’argent », cette clé du mariage et de la procréation et entendent devenir adulte autrement. La mère, le père, le camarade pris comme individus peuvent déclencher le processus migratoire: le départ aux Mikili(Europe, Australie). Cette aventure est menée jusqu’au bout, seul ou avec des copains, sans faire demi-tour pour regagner le pays natal. La loi initiatique du ‘tout ou rien’ s’applique – réussir ou mourir. Généralement, le silence est gardé sur la mort du néophyte qui sera enterré en ‘forêt’. Elle sera révélée à sa famille en débarquant à l’étranger. L’émigré prendra racine en obtenant les ‘papiers’ d’immigration. Son nouveau statut conquis au prix des sacrifices et des risques énormes est confirmé en se procurant le travail. Cette activité adulte est la preuve matérielle de sa réussite auprès des membres de sa famille demeurés au pays et il leur enverra l’argent et des cadeaux. Le schéma initiatique traditionnel est reformulé ainsi: la séparation, le départ (voyage ‘sans papiers’ avec risque de mort) au Mikili et la fixation ailleurs (immigration).
Dans le présent article, l’Australie est le point d’achèvement de l’itinéraire individuel des néophytes.Tandis que la musique et la danse concrétisent la matérialisation du statut adulte ainsi conquis et affirmé au pays du Kangourou et de l’Emu.
LEONA KAKIMA – le lushois – enfant de la capitale du cuivre – enfant du Katanga
«Mwana Lubumbashi»
Leona Kakima est né au cœur de l’Afrique, au pays du Soukous (RDC). De son vrai nom: Léonard Kabemba Kilombo Mathurin. Leona est le diminutif de Léonard; Kakima, un nom composé des apocopes [Ka] – bemba, [Ki] – lombo et [Ma] – thurin.
“La musique dans le ventre”.
Sous entendu le ventre maternel. Cette métaphore définit la famille comme source du talent d’un artiste et signifie ‘posséder la musique dans le sang’. La grande mère de Leona Jeanne Mutombo Amelia fut “nganga”. Par le chant et la danse, au rythme de battements de tams-tams, cette femme-médecin traditionnel soignait et guérissait ses malades: «Ses chansons m’ont pénétré à partir du ventre maternel» révèle son petit-fils inspiré. En effet Sungwe Monique, la mère de Leona, en était douée. Elle ressemblait à sa mère et portait également son nom. Ingénieuse, elle recourait souvent aux chansons pour apaiser la colère en famille.
Dans la ville de Lubumbashi le père de Leona chantait à la Basilique, puis à la Cathédrale. Rompu au solfège à l’époque coloniale, sa voix de séraphin lui valut à 18 ans le surnom de Rossignol.
Par le chant la génération des parents croise la génération des enfants. Jeune encore Leona bénéficie de l’influence de Claude Kilombo, son frère aîné qui jouait avec talent le banjo et la contre basse. Telle sa mascotte ou son ombre confie Leona: «Je le suivais partout, quand il s’exhibait dans les cités. J’agrémentais ses concerts de secousses rythmées des hanches, d’admirables contorsions du corps, des pas allègres et saccadés de danse. A ce titre. Choisi, j’intégrai son groupe ‘Bozambo’. Ainsi sur le podium du célèbre Bâtiment du 30 Juin, à l’âge de 10 ans (1975) je gagnais le concours urbain de danse. Comme prix, j’obtins un carton de biscuits de marque VAP (Victoria, Aiglon, Parain).
Un danseur confirmé dans la cour des grands.
En 1976 le ‘recours à l’authenticité’ du mobutisme rayonne au Congo et en Afrique. A côté des orchestres de rumba rivalisent et prolifèrent des groupes d’’animation culturelle’ soutenus par le Parti-Etat. Leona en fit partie au Katanga. Il débute dans la formation de sa commune de résidence, le ‘Tout Kampemba’. Au bout de 6 mois, il connaît l’apothéose. Il intègre le célèbre groupe régional ‘Bana Shaba’ fondé par Kot Wan Mutomb parrainé par le président de la république, Mobutu Sese Seko. Ainsi, le talentueux adolescent devint la coqueluche disputée par les clubs dansants des jeunes (‘fans clubs’) qui arboraient fièrement les noms de vedettes ou d’orchestres en vogue: ‘James Brown’, ‘Zaiko’ etc.
Un chanteur est né.
En 1977, Leona s’essaie aussi à la chanson dans ‘Fanya Monastère’ (crée un monastère). Cet orchestre répète à la paroisse catholique de la commune Kenya chez le père Eugène. Un an à peine l’adolescent rêve de sa première sortie publique au ‘Bar Kol Kwishi Men’ (allons chez nous en rund) sur la prestigieuse Avenue Basilic. Au concert il essuie une amère déception. Il ne pourra pas chanter! L’orchestre fait fiasco. Cependant au comble du désespoir, les musiciens ravisent dans la foule la présence d’un boudeur, capable de les sortir du mauvais pas. Ils sollicitent son concours. Le petit-fils de ‘Nganga Amelia’, le fils de Mutombo et de Rossignol relève le défi. L’orchestre est sauvé du naufrage.
Cette prouesse fit découvrir le jeune Leona au public lushois. Deux concerts suffisent. Car ‘Lofimbo Stars’ lui fait une offre alléchante par le truchement de Los Lea Kandolo Kalenga, son ami. La lune de miel débutée en 1977 s’éteint par le décès inopiné du compagnon de chant (1979). Leona est inconsolé. Privé de son plus-que-frère sa vie devient insupportable dans sa ville natale, chargée du souvenir douloureux. L’oiseau solitaire vole vers des nouveaux horizons en emportant, au cœur et au bec, la chanson pour soigner sa peine. Il émigre à la frontière de la province à Kasumbalesa (1980).
En effet la Zambie, le Kenya, la Tanzanie, le Zimbabwe, l’Ouganda sont les débouchés naturels des musiciens originaires du Katanga. Sur les pas du célèbre ‘Baba Gaston Band’ l’orchestre ‘Fauvette’ fit le tour desdits pays. Retourné dans la province du cuivre, muni des instruments de haute performance: il se disloque. Les transfuges se regroupent à Kasumbalesa, respectivement dans les orchestres ‘Super Boka’ et ‘Super Shaba’. A la porte d’entrée en Zambie Leona, placé au-dessus des querelles, chante avec les uns et les autres.
La complicité féminine: la grande mère (reine), la mère (princesse) et l’enfant (petit prince).
Au Congo le sevrage brusque intervient à la marche de l’enfant. Il oblige très tôt ce dernier à rejoindre le groupe des pairs pour constituer sa classe d’âge. Entre Leona et sa mère le cordon ombilical psychique remplace le cordon biologique, rompu à la naissance. Juché en cavalier, au dos ou aux flancs maternels, tel un rapace, il domine le paysage du regard. Il traîne partout le pouce à sucer comme une proie dans la bouche tandis que, agrippée sous l’aisselle maternelle, sa main gauche se réchauffe. L’en détacher provoquera d’emblée un drame. Tant pis! Ses aînés, Francis Kimoni et Claude, le jalousent. Comme une ascension la maternité change le statut social de la mère qui porte ainsi le nom de son premier-né, fille ou garçon. La primogéniture compte. Dans le cas d’espèce, contrairement à la coutume: ‘Mama-Kimoni est appelée ‘Mama-Kabemba’!
Ses talents incomparables de batteuse de tam-tam valent à Nganga Amelia le surnom de ‘Lupopo’. Mama-Kabemba est douée pour le chant. Toutefois, la mère et sa fille se complètent dans les séances rituelles de ‘nganga’, de mariages, d’initiation, etc.
A l’apparition des règles par exemple, les filles regroupées en classe d’âge sont soumises au Kisungu. La danse clôture ce rite des initiées. L’amour compulsif de cet art pousse Leona à infiltrer la cérémonie réservée exclusivement aux filles. Travesti en robe, il exécute jusqu’à la fin cette danse collective sans éveiller le soupçon des filles et des observateurs avertis. Ce mimétisme osé témoigne de sa vérité psychologique profonde.
A l’audition de ‘Kiyongo tebateba’, un hymne à la maternité très populaire au Sud-Katanga, le jeune Leona se trémousse. Il danse en descendant, bas, très bas. Il se fait petit, tout petit, à vouloir ouvrir le ventre de la terre-mère comme pour s’y enterrer vivant: voilà un merveilleux danseur! Exécuté aux cérémonies du mariage Kiyongo tebateba incite la fille nubile à vouloir aussi devenir mère. Leona n’est pas une fille. Il s’appelle ‘Kabemba’ (qui signifie) l’aigle royal. En effet il appartient à la dynastie Lukonzolwa régnant dans la Zone de Pweto, au Royaume de Lwanza, dans la province du Katanga. La reine Léonie Kabemba prophétisa la naissance illustre de l’Aiglon-Voyageur appelé à sillonner le monde. C’est pourquoi le petit-fils est né porteur depuis le ventre maternel du nom complet de sa grand-mère paternelle: Léonard Kabemba.
Le voyage, une quête initiatique
Réputée pour ses activités illicites, la ville de Kasumbalesa n’est pas étrangère à Leona. Sa mère y pratique le commerce informel appelé ‘trafic’: elle exporte en Zambie les ‘mindule (coiffures spéciales et extravagantes des dames), les ‘bitoyo’ (poissons salés) etc. En échange, elle importe le ‘sukari’ (sucre), le ‘mafuta ya sarta’ (huile d’arachide) etc. qui manquent à la ville industrielle de Lubumbashi. D’ailleurs, la maison familiale au quartier ‘Bel Air’ fut construite avec des tôles ramenées de la Zambie.
En séjour prolongé à Kasumbalesa, l’enfant confiait à sa mère: “Un jour, je traverserai cette frontière, j’entrerai en Zambie; vous ne me reverrez plus!” Et fixant de nouveau le macadam étendu en face d’eux: “Maman, tu vois cette route? Le jour que je l’emprunterai, je ne reviendrai plus!” Tout ému encore Léona se rappelle dire ces paroles pour la dernière fois en dégustant, palpé et délicatement pressé le sachet laiteux de ‘zoyi’ porté aux lèvres. La mère dubitative et complaisante riait de la naïveté du fils qui traînait dans son giron malgré son âge avancé.
L’itinéraire de Leona a tout lieu ici d’un parcours initiatique. Un fils à un moment sentit la nécessité de couper le cordon ombilical le reliant psychologiquement à sa mère. Il veut mettre fin à l’identification féminine expérimentée pendant l’initiation, aux fins de revendiquer sa masculinité à ses risques. La mort de Lea, vécue comme la sienne, sonne comme un déclenchant. L’enfant solitaire s’éloigne de sa ville identifiée au giron maternel, cherche à renaître ailleurs, à découvrir et à conquérir le monde comme un héros. Le cas rapporté ci-dessous, déroulé à plus de deux mille km du Katanga, dans un contexte différent, met en évidence l’intervention singulière de la figure paternelle.
KING BELL – le Kinois – enfant de la capitale congolaise, enfant de l’ Angola
King Bell définit sa personne en situation: un ‘étant-là’. Son lieu de naissance et l’endroit où il a grandi sont présentés à la manière bantu: “Je suis né en 1962. Ma famille habitait l’avenue Kabalo dans la Zone (commune) de Kinshasa. Elle a émigré dans la Zone de Lingwala et, en 1968, définitivement dans la Zone de Ngaliema.” Ainsi résume-t-il à s’y méprendre, l’histoire de sa ville natale après l’indépendance.
Jill, pour les intimes, a vécu les mutations ayant affecté la capitale congolaise. De ‘ville neutre’ Léopoldville a été baptisée Kinshasa, du nom de la commune qui vit naître Gilbert. La commune de Ngaliema a été formée en grignotant la province du Kongo Central, en hébergeant l’ancien Mont Stanley retiré à la commune de Kalina devenu le Mont Ngaliema. Celui-ci, par métonymie, désigne le palais du président de la république. Plus tard, il abrita la Cité de l’ (Organisation de l’) Union Africaine réservées aux chefs d’Etat et de gouvernements africains.
La cour des grands
A onze ans, Gilbert débute comme ‘Petit chanteur et danseur de Ngaliema’. Ce groupe artistique à peine créé, évolue dans la cour des grands, au propre et au figuré. Composé de trente filles et garçons âgés de quatorze à quinze ans, il s’exhibe au Mont Ngaliema, au palais du président de la république du Zaïre.
En effet «élu président» en 1970, Mobutu rêve de célébrité mondiale.
En 1974, les Petits chanteurs et danseurs de Ngaliema figurent parmi les vedettes conviées au Combat du Siècle organisé à Kinshasa. Ce rendez-vous de prestige réunit autour de deux poids lourds de la boxe mondiale la brochette de musiciens de renom: du ‘rythm and blues’ américain James Brown ; de ‘rythmes latino américains’ Johnny Pacheco; du ‘soul makosa’ Manu Dibango, de la ‘rumba congolaise’ Kallé Jeff, Franco Lwambo etc.
A cette occasion ‘les Petits Chanteurs et Danseurs de Ngaliema’ et leurs homologues “les Petits Chanteurs de Kenge” agrémentent l’accueil et le séjour des hôtes du président du Zaïre respectivement George Foreman et Mohamed Ali. A la réception dominicale des délégations américaines au Mont Ngaliema, les enfants se produisent sur la scène avec ‘Mama Africa’ Myriam Makeba et le trompettiste Hugues Masekela.
Un groupe musical aux attaches politiques
Pendant la Guerre froide le groupe des ‘petits chanteurs et danseurs de Ngaliema’ est créé en 1973 par le Front National de Libération de l’Angola ‘FNLA’ dirigé par Roberto Holden. Ce mouvement de libération est soutenu par les mercenaires, l’armée congolaise, l’armée sud-africaine et la CIA. Pressenti président de l’Angola indépendant R. Holden s’initie à ses fonctions futures auprès du président Mobutu. Celui-ci s’entoure des ‘petits chanteurs de Kenge’ à l’instar des célèbres Troubadours du Roi Beaudouin à l’époque coloniale. R. Holden s’entoure des petits chanteurs et danseurs ‘angolais’ de Ngaliema.
La vérité ainsi devient aussi claire que l’eau des roches. Ces jeunes artistes font minutieusement partie des préparatifs d’inauguration de la fête de l’indépendance nationale de l’Angola. Ils célébreront la Victoire du FNLA et la proclamation du beau-frère de Mobutu, R. Holden, comme le premier président de la république.
Le retour au pays de rêve des parents
Les ‘petits chanteurs et danseurs de Ngaliema’ n’effectueront pas le voyage triomphal rêvé en Angola. Le groupe musical est disloqué. En 1975, l’indépendance de l’Angola est proclamée aux dépens de l’échec militaire cuisant du FNLA. Le président R. Holden part en exil doré aux îles des Caraïbes.
“Viva la musica!”
Jill demeure à Kinshasa jusqu’en 1979 et fréquente l’orchestre ‘Viva la Musica’ de son idole Papa Wemba, le roi de la sape, la religion congolaise du vêtement. Son dévolu jeté sur le chanteur n’est pas vain. Il remonte au fameux Combat du Siècle. L’appellation espagnole du groupe immortalise le cri de ralliement universel lancé pendant l’exécution du grandiose festival au Stade du 24 Novembre par le célébrissime Johnny Pacheco: “Viva la musica!” Désormais chez Jill le destin musical et la sape sont scellés.
Un itinéraire initiatique
Entre 1975 et 1976, incapables de survivre à la désintégration du groupe musical, certains jeunes risquent la traversée clandestine à pieds de la forêt dense jonchée des mines anti-personnelles pour pénétrer en Angola. D’aucuns y laissent la peau. Resté à Kinshasa Jill noie sa déception dans la fréquentation des ‘Enfants Terribles’ du Quartier Molokai. Son père est au chômage: « J’ai été obligé de ‘couper le tchik’ (interrompre l’école)!»
Le père cependant médite et décide. Le trublion prince doit se retremper dans ses origines. De ses neuf frères et sœurs Jill ira le premier en Angola. En effet Kobo Munzemba, le grand père paternel, règne sur le royaume recouvrant le village de « Kimbamba ». Il est situé dans la commune de « Nkama Ntambo » dans la municipalité de « Damba », dans la province d’ « Uiji ». L’adolescent rechigne de quitter la capitale kinoise et de voyager vers un pays inconnu et lointain, l’Angola, le pays natal de ses parents réfugiés au Zaïre.
« Mourir à l’enfance »
Jill connaît le choc émotif d’adieu au royaume de son enfance. Car il doit se séparer des amis, des frères et sœurs, du Quartier Molokai…
Son père demeure ferme. La valise de l’enfant à la main, il invite celui-ci à franchir le seuil de la maison. Certes, les larmes versées abondamment attendrissent la maisonnée mais Jill en sanglots doit emboîter le pas à son père, engagé déjà sur la route. A deux, ils se dirigent vers le terminus situé dans la commune de Kasa-Vubu, à l’intérieur du populeux et historique marché Mariano constituant le point central de rencontre des angolais. Ses yeux embués pendant le parcours libèrent un torrent de larmes en embarquant dans le véhicule. Celles-ci ne briseront pas la volonté d’airain du patriarche. Le bus s’ébranle. Jill maudit le véhicule qui ne tombait pas en panne. La mécanique avance. Il se souvient encore de ses dernières larmes séchées à l’absence de son père en traversant la zone de Badiadingi. Jill se rendit définitivement à l’évidence du saut vers l’inconnu: « mourir à l’enfance » pour renaître ailleurs.
« Nous sommes les hommes de la danse dont les pieds reprennent vigueur en frappant le sol dur. » Ce vers décliné jadis par L. S. Senghor définit la «rumba» exécutée à la ‘verticale’. La terre-femme-mère craquèle à la pénétration vigoureuse de la racine, plutôt le martèlement de la plante des pieds, supporte fermement en hauteur l’arbre dressé sur cette matrice indomptée qui s’abandonne, sollicitée par la secousse d’ensemencement. Que l’on ne s’y méprenne point. Sur la piste dansante, la gestuelle virile des guerriers transfigure la mort dans un choc - «Etutana, yango na yango!» - des boucliers des Amants conviés à la paix des genres ‘ni vainqueur ni vaincue’. C’est la loi intangible de la rumba éternelle dansée à Cuba, au Congo et en Afrique, son berceau.
En Australie, singulièrement à Melbourne, Mukuruta, Arshino, Patient et consort font la démonstration de la ‘rumba’ appelée «soukous» exécutée à l’horizontale: la ‘danse du ventre’.Investissant les dimensions spatiales, les talentueux danseurs s’exhibent: montent, descendent, avancent, reculent etc. pirouettent. La syncope musicale secoue les corps portés sur les pas lestes. Sa poésie rythmée, révélée dans la mimique ou la pantomime culmine dans un geste allusif du coït. L’acte recrée la vie en abondance vécue en Australie par les réfugiés d’hier. Cette vie et sa ‘corne d’abondance’ sont volées au Congo déchiré par la guerre! L’acte n’est jamais à confondre avec l’érotisme qui anémie l’incantation vitale et féconde en un geste gratuit, lascif et stérile. La séduction est sublimée dans la danse libérée comme un langage communicateur de l’amour universel, communié dans la fête de la «musique sans frontières» par la communauté multiraciale de l’Etat de Victoria.
La Communauté internationale aime le Congo mais hait le peuple congolais. Celui-ci est considéré moins que le bestiaire de bonobos et de gorilles dans la luxuriante forêt équatoriale. Ces animaux ont droit à la compassion et au regard humain que projette «La une» des journaux en Occident. Classé 182e pays sur 183 au niveau du climat des affaires ‘Doing business’ par la BM, c’est bien du climat très lucratif, sauvage et léopoldien qui prévaut au XXIe siècle au Congo. L’habitant est traité moins que le diamant, le cobalt, le coltan, la cassitérite, l’uranium extraits de ses terres. L’insécurité au pays est créée et ravivée à souhait par des ‘compagnies’ qui arment des métèques et des belligérants de tout bord. Elles rachetant aux uns et aux autres leurs produits miniers. Elles occasionnent la justification de la fuite des capitaux et des industries capables de résorber sur place le chômage. Elles capitalisent des gains énormes sur le coût de production grâce à l’hypocrite et officielle exploitation artisanale, en réalité le travail d’esclave des enfants, des filles et de leurs parents exploités par des agents-relais, des courtiers, des flibustiers qui, par voies de terre, d’eau et des airs, écument la brousse sans rétribution équitable pour la communauté.
Dans un monde devenu un village planétaire, le congolais est privé de la signature de contrats ‘Win-Win’ payant de son sang, au XXIème siècle, le renouvellement de l’hécatombe léopoldienne – plus 4 millions de morts en une décade (1998 – 2008) déplore International Rescue Committee!
L’esclavage en vigueur au Congo indépendant voilà trois générations a nom Caporalisme et porte tristement le sceau du Léopoldisme. Il est fondé sur la vérité simpliste de l’axiome suivant: La logique militaire commence là où s’arrête la logique civile. Outre mer, dans les démocraties occidentales, un puissant lobby international, spécialisé dans le crime d’initié, absout et bénit le régime politique qui commet impunément des crimes universels au Congo. A ses yeux, le pays encore sous la botte de capitas se résume en une jungle obscure. Par conséquent tous les coups sont permis quand ils sont portés contre le ‘stupide civil’ à ignorer, à faire marcher au pas et au son du clairon jusque dans le gouffre. La guerre, la corruption, la faim, la maladie dont le SIDA/VIH, la rapine, le vol, le viol, les assassinats et la disparition de cadavres des victimes sont des ‘péchés véniels’ qui demeurent sans conséquence au regard de la conscience très blanche de l’Occident chrétien’ si mercantile! Par exemple, la tricherie électorale pour garantir la stabilité des intérêts des pays du Nord est invariablement soutenue en faveur du caporal de service. Car, déjà un « étant-là-militaire-au-pouvoir » en lieu et place des représentants authentiques du peuple, les ‘civils élus’. Le ‘soldat’ refusera catégoriquement d’endosser la condition de ‘civil’ comme un ravalement du statut de militaire. Il ne démissionnera pas de l’Armée pour se plier aux règles du ‘jeu démocratique’ également dédaigné comme la soumission à la volonté des civils pour solliciter les suffrages du souverain primaire (civil) et devenir président (civil) d’une République Démocratique authentique (civile).
Le capita, hier et aujourd’hui, demeure la création conforme à la volonté du Négrier moderne. Il est avant tout uncoucou des armées d’occupation coloniale FP, et, postcoloniale FPR, éclot à la tête de l’’Armée congolaise’, chargé de tenir à l’œil, de sévir en ‘cassant les têtes dures comme pierres’ (terroriser, sens premier du vocable – et de la mission du – bulamatadi) de citoyens révoltés, de résistants appelés ‘rebelles’, ‘communistes’, ‘ennemis internes’… Décrié «civil» par le ‘porteur d’arme’ au Congo, le peuple spolié de tout est empêché de briser les chaînes de l’esclavage pour recouvrer son essence et sa dignité d’homme et de femme debout, libre et souverain.
C’est en libérant la démocratie, en dénonçant les patterns oppositionnels que le peuple congolais pourra se libérer, conquérir son Indépendance et sa Souveraineté. C’est pourquoi le Citoyen est invité à relever le défi en s’assumant à l’instar des civils Pères de l’indépendance et des Conférenciers, faire en sorte que l’axiome énoncé plus haut soit universellement inversé. Ce qui sera logiquement, mais surtout humainement, vrai. Le salut de la Nation soumise, depuis le 14 septembre 1960, au péril de la férocité du Caporalisme dépend du renversement qualitatif du rapport politique en faveur de la force de la Loi qui sera au-dessus de tout le monde: ‘La logique civile commence là où s’arrête la logique militaire’!
En guise de conclusion, Sylvain D.s’interrogeant à propos sur « Une guerre sans fin » en RD Congorapporte : « Un barbouze, bien infiltré dans les ambassades occidentales de Kinshasa, aurait une version plus simple et tristement plus définitive : « Kabila est témoin d’une curée manipulée par plus fort que lui : la CIA et les services secrets britanniques, grands faiseurs de guerres et spécialistes de la R.D. Congo depuis plus de 50 ans, le maintiennent au pouvoir pour son silence et son obéissance. Les conflits dans l’Est du pays seront entretenus tant que les mines seront exploitables. Et puis détenir le pouvoir sur cet immense pays au centre de l’Afrique, c’est un peu dominer le reste du continent.»
La violation flagrante et récidivée de l’intégrité des frontières internationales du ‘Congo – Zaïre’, faut-il le redire a été toutes les fois, et, sans exception effectuée par des armées étrangères d’occupation. Elles ont allégué le prétexte de l’insécurité causée à la minorité raciale blanche, allogène et belge en 1960 (p. G. f.) et à la minorité raciale noire hamite, allogène et rwandaise en 1996 (a. G. f.). Ainsi le congolais était piégé dans le champ de la xénophobie à servir comme détonateur. Ce décor raciste planté devait susciter à l’extérieur des alliances des Forces (politiques et militaires s’entend) respectivement blanches (p. G. F.) et noires (a. G. f.), en Europe et en Afrique, pour camoufler la double provocation historique: l’agenda néocolonial singulièrement interventionniste au Congo. De facto le «droit d’ingérence» décrété justifie l’invasion. Ainsi la raison ‘affairiste’ du plus fort arpente le sentier battu de la triste «mission civilisatrice»: le débarquement des paracommandos des forces alliées de l’OTAN (belges) à E’ville, etc en1960 (p. G. f.) et l’invasion des fantassins des forces alliées de l’AFDL (banyamulenge) – cette ‘multinationale des hamites’ de l‘Est Africain /Océan Indien (la version africaine de NATO) – à Uvira (province de l’ex Kivu) en 1996 etc. (a. G. f.). Ce choix des premiers lieux d’invasion (situés à l’Est) n’est pas innocent. Ce sont les ‘capitales’ des produits stratégiques (cuivre, cobalt, or etc.) appelés à transiter par la Belgique (p .G. f.) et (coltan, cassitérite, or etc.) à transiter par le Rwanda (a. G. f.) pour leur commercialisation en Occident.
Ces invasions armées du genre «missions pacificatrices» s’exercent dans la spoliation des terres et du pouvoir local au profit des métèques. Comme autrefois, ce chaos artistique crée sur le plan social des dégâts collatéraux: la « naturalisation en vrac » des allogènes, les soldats des pays envahisseurs et les mercenaires. Par exemple, les belges naturalisés ‘katangais’ étaient reconnus ‘congolais’ en Belgique et, partant, dans le monde pendant la Guerre froide (1960-1963). Après la Guerre froide intervint la reconnaissance des relais rwandais en tant que des congolais (1996-…). Au gré de la contestation soulevée par l’occupation, ce désordre délibéré fabrique des ‘apatrides’, généralise le cycle de la violence, les guerres à répétition, la destruction de l’Etat, des infrastructures routières, scolaires, sanitaires, administratives. Pire, il provoque la recrudescence du viol et du SIDA usités comme armes de guerre, la délocalisation au Congo des stocks d’armement vétuste et pollueur de l’OTAN et de l’ex Pacte de Varsovie. Toutefois, pendant comme après la Guerre froide, l’inflation et l’instrumentalisation des armées à la solde des leaders fabriqués de toutes pièces, servent de laboratoire pour l’émergence à l’Etat Major Général de l’Armée du Capita National. Ce lapin préparé, à cet effet, est choisi exprès dans la minorité ethno-raciale en vertu de la manipulation des patterns oppositionnels par des barbouzes-conseillers ou coopérants militaires.
En 1960 comme en 1996, la possession avant tout de l’Etat Major Général a été visée en tant que haut lieu stratégique, militaire et du Renseignement. A la faveur de l’action de sape créée au pays par la 5ème colonne des troupes d’invasion, les capitas formés par des experts ès ‘mind control’ (contrôle effectif des cerveaux) de la CIA, de la Sûreté Extérieure Belge récitent par cœur « Le Prince » de Machiavel. Ces « enfants-sans-pères » tirés de la rue comme à l’époque de l’EIC, recrutés aux critères des «indicateurs» coloniaux et selon la manipulation des patterns oppositionnels, recyclés ainsi par des barbouzes à la criminalité froide, subvertissent la démocratie. Ils traquent les résistants, les ‘nationalistes’ confondus exprès aux communistes pendant la Guerre froide: les leaders et hommes d’Etat élus démocratiquement sont enlevés, fusillés, pendus, égorgés, dépecés vivants, incapacités fatalement. Ces victimes, en vertu de la manipulation des patterns oppositionnels, sont des « bantous » dévorés comme des chèvres au pouvoir par des léopards, c’est-à-dire remplacés à l’imperium t2 (1965 et 2001) par des bourreaux triés et choisis exprès dans des ‘minorités en alliances (politique et militaire) récidivées outre mer, hier semi-hamites autoproclamées ‘bangala ya solo’, aujourd’hui hamites autoproclamées ‘banyamulenge’! Sinistrement illustrés dans des crimes contre leurs compatriotes – opérationnalité des patterns oppositionnels oblige – ces Capitas Nationaux sont, enfin, reconnus et salués par l’«Occident chrétien» comme des « hommes forts ».
A la fin de la période de la Guerre froide les grands du monde (G7- G8) ont convenu pour fomenter à froid le pire au Congo au nom du nouvel évangile économique: la «mondialisation».
Quarante ans après 1961, quasi le même jour du premier mois de l’année 2001 le défi politique récidivé contre le peuple congolais a été daté et cimenté dans une tragédie sanglante de trop: «Avant la Guerre froide égale Après la Guerre froide».
Le président des USA Barack Obama a eu le mérite de dénoncer et de déclarer l’an passé au Ghana la fin au pouvoir des «Strong Men» en terre africaine. Nous l’en félicitons et l’invitons instamment à encourager concrètement les africains à décider librement de leur destin politique en général et en particulier, le peuple congolais à se choisir ses dirigeants sans interférence extérieure en dehors de la sphère privilégiée des «caporaux de réserve» parachutés au préalable «Chefs » d’Etat Major Général.
Ils sont légion au Congo ces «hommes révoltés» qui ont triomphé contre l’oppression colonialiste et néocoloniale en mourant dépecés à vif sans courber le front.
N’en déplaise aux chrétiens, le christianisme n’a guère pris racine au Congo. Il est encore fondé sur le socle anachronique de l’esclavagisme et du colonialisme singulièrement en contradiction catégorique avec le dogme fondamental du Christ.
Maintes fois le peuple congolais a secoué le joug de la domination. Comme le hasard n’existe pas en politique: un ‘coucou en capote’ survient au tournant lui enfiler doucement et gentiment la corde au cou avec son consentement. Alors, le bonimenteur s’entoure des ‘élites institutionnelles’ et se fait aduler. Le naturel de l’agent double rebondit. Après coup. Mué en despote, il se démontre ‘liberticide’ et ‘démocraticide’. Il répand les ténèbres à la faveur desquelles prospèrent l’égoïsme, la cupidité, le mensonge, la cruauté, la corruption et l’exploitation criminelle des plus faibles.
Le ‘fatalisme caporaliste’ se confond au ‘fatalisme colonial’. Celui-ci reprend des forces au Congo: «Personne ne pourra changer cet état de choses!» En effet, dans la famille nationale règne la crainte de l’émasculation en s’attaquant au ‘Père-léopard’, par grégarisme les congolais abâtardis se mangent (au propre et au figuré) entre eux. Le conflit ainsi latéralisé entre frères et sœurs reste stérile. La libération doit arpenter la voie verticale.
Toutes les fois que la patrie congolaise se trouve en péril, l’Etat caporaliste refuse la préparation des victimes de l’agression à résister efficacement pour repousser les assaillants. L’Etat hypothéqué s’en méfie. Il préfère recruter ailleurs: former hâtivement des recrues ignorantes et immotivées, à doper au chanvre et à la cocaïne, qui se feront battre à plate couture par l’ennemi (envahisseur) sur le terrain inconnu des opérations.
Hier, les résistants étaient qualifiés de rebelles. Depuis le génocide rwandais en 1994 ils sont qualifiés de miliciens.
Il est naïf de demander aux coopérants étrangers, de surcroît (néo)colonialistes et impérialistes, de former une armée républicaine à votre place. S’il vous plait: ils tailleront chez vous, à vos frais (contribuables appauvris s’entend) une armée pour perpétuer leur système de domination.
L’Armée nationale n’existe pas au Congo caporalisé. Ce sont des milices renouvelées et formées aux frais du contribuable par la Coopération, ayant charge de préserver le pouvoir des Capitas nationaux. La raison en est simple: un voleur à main armée du pouvoir ne pourra jamais s’accommoder d’une armée républicaine. Elle l’éjectera sans recourir au referendum.
Au Congo, chaque «république» taillée aux ambitions du Capita national crée son armée et fabrique sa minorité de «petits bourgeois» arrivistes, à protéger avec leurs familles et leurs biens. Elle affiche la faillite totale à l’égard de la majorité traitée comme des hères sans logis, sans emplois, sans protection sociale ni sanitaire.
Le danger vécu en permanence au Congo. Le Capita reste fidèle et indéfiniment reconnaissant au tireur de la catapulte qui l’a sorti de l’anonymat de caillou ramassé et lancé dans la lumière des projecteurs. Sans lui, le peuple ne l’aurait jamais connu encore moins le porter à l’imperium. Pour s’y maintenir, le Capita pactise avec le diable. Il ne doit rien au peuple. Par conséquent, ce dernier ne doit rien attendre de lui. Le peuple congolais doit le savoir une fois pour toutes qu’il n’est pas le propriétaire de la catapulte.
Le coût politique des opérations de l’OTAN (covert & open) menées sous le parasol de la ‘zone grise’ étendue entre les périodes pGf et aGf est plus qu’évident. L’implantation récurrente du caporalisme au Congo par les démocraties occidentales correspond au recul sans précédent des valeurs de l’humanité. A ce titre « La profanisation des vagins » demeure un livre illustratif qui exila jusqu’ à la mort en colère son auteur Désiré Pierre Bolya Baenga, décédé le 10 août 2010 à Paris.
La signature des accords d’Assistance ou de Coopération (c’est selon) occasionne un coût économique exorbitant aux dépens des congolais. Cette manœuvre capitaliste consiste à donner de la main droite pour récupérer au centuple de la main gauche. C’est pourquoi le pillage sanglant des ressources naturelles est instauré en règle au Congo.
L’écosystème du Congo est dangereusement affecté. Apparemment l’embargo international décrété dans la zone par le Conseil de Sécurité de l’ONU a été fait pour doper surtout la vente clandestine des armes par les puissances manipulant le droit de veto dans le fameux bloc de glace de Manhattan. A la faveur des guerres à répétition entretenues délibérément, des stocks vétustes et pollueurs des alliances militaires et politiques, respectivement de l’OTAN et l’ex Pacte de Varsovie sont délocalisés, écoulés et détruits aux dépens de la Jungle équatoriale.
Après 50 ans de régime caporaliste au Congo, enfin, dressons le bilan du coût humain inestimable parce qu’irréparable: 2 millions de morts dont 1,5 million tués par les forces de l’OTAN en un an d’occupation du «bastion lumumbiste» (24 novembre 1964 – 24 novembre 1965) pendant le régime du caporal Mobutu {T1 (t1+t2) R2} + 6,5 millions tués par le relais des forces de l’OTAN que sont les forces mutantes de l’AFDL à la base de la Première Guerre Mondiale Africaine (2 août 1998 – 2août 2008) sous le régime du caporal «Kabila II» {T2 (t1+t2) R3}. Ce bilan macabre reste encore provisoire. Car des zones d’ombre couvrent la période du 30 septembre 1996 et celle d’après 2008. Ce bilan n’est pas loin de l’hécatombe de 10 millions de congolais écumés sous le règne du Roi Souverain du Congo. Au seuil du XXIème siècle, le bilan macabre total des Bulamatadi (blancs et nègres) en succession depuis la création de l’EIC est estimé à 20 millions de vies fauchées (1885 – 20010).
A l’époque de l’Etat Indépendant du Congo et du Congo Belge le «Roi Souverain» autoproclamé Léopold II et ses successeurs nommaient un « vice-roi », le Gouverneur Général, le fameux bulamatadi, sans consulter le ‘sauvage’ spolié au nom de la Civilisation chrétienne. Le ‘primitif’ quoiqu’initié comme élite traditionnelle était simplement ignoré, appelé à courber le front et à subir le diktat de ses «maîtres».
Pendant et après la Guerre froide, un sens se dégage du chaos tous azimuts récidivé cyniquement en RD Congo. La possession du fusil fourni par le négrier légitime depuis Léopold II à ce jour le pouvoir affiché catégoriquement (sens philosophique) ‘anti-civil’, c’est-à-dire ‘anti-Peuple’. De manière répétitive dans l’Histoire, le citoyen congolais subit sur la terre de ses aïeux l’occupation et la spoliation de ses biens légitimes: la liberté, la démocratie, l’Etat de droit, la jouissance de ses droits fondamentaux et de sa dignité d’homme et de femme. Les négriers modernes, engendrés par le capitalisme «débridé et sans frontières» s’entêtent à renouveler au Congo des alliances militaires et politiques en vue de la conservation perpétuelle d’un havre des «hommes en capote» au pouvoir, des métèques chargés d’appliquer le terrorisme d’Etat ou la dictature sanguinaire, en tant que système de gestion univoque du peuple congolais.
Formaté par les armées d’occupation successive estampillées aux acronymes codés FPR contre la souveraineté nationale, initié à la manipulation morbide et récurrente des patterns contradictoires évoqués plus haut, devenu Capita National, le coucou vit de manière réactive, personnalisée et allergique, la démocratie. Il la redoute surtout comme un fétiche menant à la victoire certaine des civils et non à celle de la république, du peuple et du citoyen. Le capita craint son écartement en tant que ‘conquérant militaire’ chevillé (par l’étranger) à l’imperium arraché définitivement aux civils. Il s’y éternise en succession, voilà cinquante ans, comme serviteur des intérêts univoques et criminels des négriers modernes.
C.A. Mwamba N. Kayembe
Melbourne, Australia.
Quelques acronymes
ADP : Alliance Démocratique Populaire, créée par Déogratias Bugera, branche de l’AFDL;
AFDL : Alliance des Forces Démocratiques de Libération, armada des mercenaires hamites de l’Est africain/Océan Indien ;
CNRD : Conseil National de Résistance pour la Démocratie CNRD créé par André Kisase Ngandu (branche armée du MLC / Lumumba selon JulesLumumba Onangandu), branche de l’AFDL ;
CNDP : Congrès National pour la Défense du Peuple, créé par Kunda Batware ;
DSP : Division Spéciale Présidentielle (Armée dans l’Armée) chargée de la protection personnelle du Capita Mobutu;
FPR : Front Patriotique Rwandais dirigé par A. Kagame;
FP : Force Publique, créée par Coquillat en 1886;
MLC : Mouvement de Libération du Congo créé par Jean Pierre Bemba ;
GACI : Garde civile, la milice officielle du régime ‘semi-hamitique’ du Capita Mobutu ;
Hiboux : la milice politique secrète du régime ‘semi-hamitique’ du Capita Mobutu.
MPR : Mouvement Populaire de la Révolution, devenu le Parti-Etat, puis Fait Privé créé par Mobutu ;
MRLZ : Mouvement Révolutionnaire pour la Libération du Zaïre créé par Anselme Masasu Nindaga, une branche de l’AFDL (chargée du recrutement des enfants-soldats) ;
PRP : Parti Révolutionnaire du Peuple créé par Laurent D. Kabila, branche de l’AFDL ;
RCD : Rassemblement Congolais pour la Démocratie dirigé par Azarias Ruberwa.
Bibliographie sommaire
A. Guérin avec la collaboration de J. Varin : Les gens de la C.I.A. Editions Sociales, Paris 1980.
C. A. Mwamba : Rien de nouveau sous le soleil congolais. L’autre face de la crise: les Stanley noirs ou les Capitas Nationaux, Austra-Congo, Melbourne, 2010.
Wilkipedia: La Force Publique.
La Communauté internationale aime le Congo mais hait le peuple congolais. Celui-ci est considéré moins que le bestiaire de bonobos et de gorilles dans la luxuriante forêt équatoriale. Ces animaux ont droit à la compassion et au regard humain que projette «La une» des journaux en Occident. Classé 182e pays sur 183 au niveau du climat des affaires ‘Doing business’ par la BM, c’est bien du climat très lucratif, sauvage et léopoldien qui prévaut au XXIe siècle au Congo. L’habitant est traité moins que le diamant, le cobalt, le coltan, la cassitérite, l’uranium extraits de ses terres. L’insécurité au pays est créée et ravivée à souhait par des ‘compagnies’ qui arment des métèques et des belligérants de tout bord. Elles rachetant aux uns et aux autres leurs produits miniers. Elles occasionnent la justification de la fuite des capitaux et des industries capables de résorber sur place le chômage. Elles capitalisent des gains énormes sur le coût de production grâce à l’hypocrite et officielle exploitation artisanale, en réalité le travail d’esclave des enfants, des filles et de leurs parents exploités par des agents-relais, des courtiers, des flibustiers qui, par voies de terre, d’eau et des airs, écument la brousse sans rétribution équitable pour la communauté.
Dans un monde devenu un village planétaire, le congolais est privé de la signature de contrats ‘Win-Win’ payant de son sang, au XXIème siècle, le renouvellement de l’hécatombe léopoldienne – plus 4 millions de morts en une décade (1998 – 2008) déplore International Rescue Committee!
L’esclavage en vigueur au Congo indépendant voilà trois générations a nom Caporalisme et porte tristement le sceau du Léopoldisme. Il est fondé sur la vérité simpliste de l’axiome suivant: La logique militaire commence là où s’arrête la logique civile. Outre mer, dans les démocraties occidentales, un puissant lobby international, spécialisé dans le crime d’initié, absout et bénit le régime politique qui commet impunément des crimes universels au Congo. A ses yeux, le pays encore sous la botte de capitas se résume en une jungle obscure. Par conséquent tous les coups sont permis quand ils sont portés contre le ‘stupide civil’ à ignorer, à faire marcher au pas et au son du clairon jusque dans le gouffre. La guerre, la corruption, la faim, la maladie dont le SIDA/VIH, la rapine, le vol, le viol, les assassinats et la disparition de cadavres des victimes sont des ‘péchés véniels’ qui demeurent sans conséquence au regard de la conscience très blanche de l’Occident chrétien’ si mercantile! Par exemple, la tricherie électorale pour garantir la stabilité des intérêts des pays du Nord est invariablement soutenue en faveur du caporal de service. Car, déjà un « étant-là-militaire-au-pouvoir » en lieu et place des représentants authentiques du peuple, les ‘civils élus’. Le ‘soldat’ refusera catégoriquement d’endosser la condition de ‘civil’ comme un ravalement du statut de militaire. Il ne démissionnera pas de l’Armée pour se plier aux règles du ‘jeu démocratique’ également dédaigné comme la soumission à la volonté des civils pour solliciter les suffrages du souverain primaire (civil) et devenir président (civil) d’une République Démocratique authentique (civile).
Le capita, hier et aujourd’hui, demeure la création conforme à la volonté du Négrier moderne. Il est avant tout uncoucou des armées d’occupation coloniale FP, et, postcoloniale FPR, éclot à la tête de l’’Armée congolaise’, chargé de tenir à l’œil, de sévir en ‘cassant les têtes dures comme pierres’ (terroriser, sens premier du vocable – et de la mission du – bulamatadi) de citoyens révoltés, de résistants appelés ‘rebelles’, ‘communistes’, ‘ennemis internes’… Décrié «civil» par le ‘porteur d’arme’ au Congo, le peuple spolié de tout est empêché de briser les chaînes de l’esclavage pour recouvrer son essence et sa dignité d’homme et de femme debout, libre et souverain.
C’est en libérant la démocratie, en dénonçant les patterns oppositionnels que le peuple congolais pourra se libérer, conquérir son Indépendance et sa Souveraineté. C’est pourquoi le Citoyen est invité à relever le défi en s’assumant à l’instar des civils Pères de l’indépendance et des Conférenciers, faire en sorte que l’axiome énoncé plus haut soit universellement inversé. Ce qui sera logiquement, mais surtout humainement, vrai. Le salut de la Nation soumise, depuis le 14 septembre 1960, au péril de la férocité du Caporalisme dépend du renversement qualitatif du rapport politique en faveur de la force de la Loi qui sera au-dessus de tout le monde: ‘La logique civile commence là où s’arrête la logique militaire’!
En guise de conclusion, Sylvain D. s’interrogeant à propos sur « Une guerre sans fin » en RD Congo rapporte : « Un barbouze, bien infiltré dans les ambassades occidentales de Kinshasa, aurait une version plus simple et tristement plus définitive : « Kabila est témoin d’une curée manipulée par plus fort que lui : la CIA et les services secrets britanniques, grands faiseurs de guerres et spécialistes de la R.D. Congo depuis plus de 50 ans, le maintiennent au pouvoir pour son silence et son obéissance. Les conflits dans l’Est du pays seront entretenus tant que les mines seront exploitables. Et puis détenir le pouvoir sur cet immense pays au centre de l’Afrique, c’est un peu dominer le reste du continent.»