La République Démocratique du Congo regorge des gigantesques potentiels minéral, hydro-électrique, climatique, géographique, forestier, faunistique, démographique etc. Elle échoue d’assurer son développement intégral et de faire le bonheur de son peuple. Le passé colonial, inchangé, reproduit sous des formes politiques différentes exerce une pesanteur néfaste sur le destin du pays et de la société en général. Aujourd’hui environ 6 millions de congolais sont condamnés à l’exil et presqu’autant à l’exil interne. Dans la folie du pillage et du contrôle des ressources naturelles par les prédateurs de tout acabit 6 millions sont massacrés, 15 mille femmes et filles sont violées sous l’œil indifférent de 30 mille ‘policiers et casques bleus’ défaillants en dépit de la haute représentation sur place des Nations Unies et de la communauté internationale.
La lecture minutieuse de l’histoire de la République Démocratique du Congo, de 1885 à nos jours, démontre noire sur blanc la prise en otage constante des congolais dans les rets de la prédation internationale, faut-il encore le souligner, en raison de l’abondance des ressources naturelles du sol et de leur sous-sol. Le monde «libre» devenu la «communauté internationale » a pris le relais de la Belgique colonialiste. A son tour, à l’ère de la « globalisation » il traite les congolais à la manière du « Roi Souverain », Léopold II: un peuple à soumettre et à exploiter sur un territoire qui a été défini en 1885 dans le mépris affiché à la dignité humaine.
Depuis lors la conspiration internationale devient patente. Les congolais n’ont agressé aucun pays mais sont assujettis à toutes les formes d’humiliation, pis que celles subies par l’Allemagne nazie vaincue à la fin de la dernière guerre mondiale. L’invasion, l‘occupation et la mise sous tutelle internationale du pays affirment la privation du droit au peuple congolais à se gouverner et à s’autodéterminer. A ce jour, le fusil importé au Congo exerce le pouvoir absolu, bradé par les hommes habillés à tous les niveaux. A chaque tournant historique du pays, il est renouvelé et requinqué un régime anachronique d’apartheid social, ethnique et racial. Une alliance internationale catapulte un porteur du fusil au pouvoir suprême. Hier, c’était le blanc ‘Casseur des pierres et des têtes des résistants noirs’ secondé par des auxiliaires, soldats, policiers et miliciens. Aujourd’hui, c’est le nègre de service, le capita. Dans les deux cas, blanc ou noir le ‘bulamatadi’ est désigné sans consulter les primitifs…
125 ans durant (1885-2010) la résistance contre les abus et les crimes universels à répétition a coûté au peuple congolais l’affreuse hécatombe de 20 millions d’âmes. C’est l’équivalent total des bois d’ébènes morts sur les routes de l’esclavage vers l’Amérique et des victimes du Sida succombées sur notre planète. Le monde entier s’est ligué pour combattre l’esclavage (qui a été abolie) et le SIDA (déclaré une pandémie). La conspiration du silence enveloppe le massacre quotidien du peuple congolais en camouflant l’évident appât du gain mercantile à la base des violations et des abus flagrants des droits humains fondamentaux par l’Occident chrétien, comme à l’époque de Léopold II, fournisseur des armes. Des négriers modernes continuent imperturbablement de (télé)assassiner des millions de congolais et de maculer du sang innocent les pages de l’histoire de l’humanité. En dressant le front du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest du Congo, des femmes et des hommes ont conquis tragiquement l’aura de martyr universel ou la notoriété de héros en brisant la chape de silence et d’hypocrisie internationale: Chef Lontulu le «Martyr de la dignité humaine» (1905), Isidore Bakanja le «Bienheureux » (1909), Anuarite C. Nengapeta la « Bienheureuse » (1964), Simon Kimbangu le « Prophète » (1951), Patrice E. Lumumba le « Libérateur » (1961), Floribert B. Chebeya le « Martyr des droits humains » (2010), Armand Tungulu le “Martyr des Opprimés Sans Voix” etc.