La devise du Capita National : « J’y suis, j’y reste. »

A l’époque de l’Etat Indépendant du Congo et du Congo Belge le «Roi Souverain» autoproclamé Léopold II et ses successeurs nommaient un « vice-roi », le Gouverneur Général, le fameux bulamatadi, sans consulter le ‘sauvage’ spolié au nom de la Civilisation chrétienne. Le ‘primitif’ quoiqu’initié comme élite traditionnelle était simplement ignoré, appelé à courber le front et à subir le diktat de ses «maîtres».

Pendant et après la Guerre froide, un sens se dégage du chaos tous azimuts récidivé cyniquement en RD Congo. La possession du fusil fourni par le négrier légitime depuis Léopold II à ce jour le pouvoir affiché catégoriquement (sens philosophique) ‘anti-civil’, c’est-à-dire ‘anti-Peuple’. De manière répétitive dans l’Histoire, le citoyen congolais subit sur la terre de ses aïeux l’occupation et la spoliation de ses biens légitimes: la liberté, la démocratie, l’Etat de droit, la jouissance de ses droits fondamentaux et de sa dignité d’homme et de femme. Les négriers modernes, engendrés par le capitalisme «débridé et sans frontières» s’entêtent à renouveler au Congo des alliances militaires et politiques en vue de la conservation perpétuelle d’un havre des «hommes en capote» au pouvoir, des métèques chargés d’appliquer le terrorisme d’Etat ou la dictature sanguinaire, en tant que système de gestion univoque du peuple congolais.

Formaté par les armées d’occupation successive estampillées aux acronymes codés FPR contre la souveraineté nationale, initié à la manipulation morbide et récurrente des patterns contradictoires évoqués plus haut, devenu Capita National, le coucou vit de manière réactive, personnalisée et allergique, la démocratie. Il la redoute surtout comme un fétiche menant à la victoire certaine des civils et non à celle de la république, du peuple et du citoyen. Le capita craint son écartement en tant que ‘conquérant militaire’ chevillé (par l’étranger) à l’imperium arraché définitivement aux civils. Il s’y éternise en succession, voilà cinquante ans, comme serviteur des intérêts univoques et criminels des négriers modernes.

C.A. Mwamba N. Kayembe

Melbourne, Australia.

Quelques acronymes

ADP : Alliance Démocratique Populaire, créée par Déogratias Bugera, branche de l’AFDL;

AFDL : Alliance des Forces Démocratiques de Libération, armada des mercenaires hamites de l’Est africain/Océan Indien ;

CNRD : Conseil National de Résistance pour la Démocratie CNRD créé par André Kisase Ngandu (branche armée du MLC / Lumumba selon JulesLumumba Onangandu), branche de l’AFDL ;

CNDP : Congrès National pour la Défense du Peuple, créé par Kunda Batware ;

DSP : Division Spéciale Présidentielle (Armée dans l’Armée) chargée de la protection personnelle du Capita Mobutu;

FPR : Front Patriotique Rwandais dirigé par A. Kagame;

FP : Force Publique, créée par Coquillat en 1886;

MLC : Mouvement de Libération du Congo créé par Jean Pierre Bemba ;

GACI : Garde civile, la milice officielle du régime ‘semi-hamitique’ du Capita Mobutu ;

Hiboux : la milice politique secrète du régime ‘semi-hamitique’ du Capita Mobutu.

MPR : Mouvement Populaire de la Révolution, devenu le Parti-Etat, puis Fait Privé créé par Mobutu ;

MRLZ : Mouvement Révolutionnaire pour la Libération du Zaïre créé par Anselme Masasu Nindaga, une branche de l’AFDL (chargée du recrutement des enfants-soldats) ;

PRP : Parti Révolutionnaire du Peuple créé par Laurent D. Kabila, branche de l’AFDL ;

RCD : Rassemblement Congolais pour la Démocratie dirigé par Azarias Ruberwa.

Bibliographie sommaire

A. Guérin avec la collaboration de J. Varin : Les gens de la C.I.A. Editions Sociales, Paris 1980.

C. A. Mwamba : Rien de nouveau sous le soleil congolais. L’autre face de la crise: les Stanley noirs ou les Capitas Nationaux, Austra-Congo, Melbourne, 2010.

Wilkipedia: La Force Publique.